BRIEFING NEWS : Transport Aérien, Désinformation, Financement et Défis Régionaux dans la CEDEAO.
Activités soutenues sur plusieurs fronts. La Communauté Économique des ...
L’actualité récente de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) témoigne d’une période de défis significatifs, mais aussi d’un engagement résolu à faire avancer son agenda de développement et d’intégration. Entre la gestion de crises politiques majeures et le déploiement
d’initiatives stratégiques pour l’avenir de la région, l’organisation démontre une activité intense sur de multiples fronts.
Initiatives Stratégiques pour le Retour de l’AES
Accélération de l’Intégration Économique et des Infrastructures
Priorité au Capital Humain et à l’Innovation Jeunesse
Sécurité et Maîtrise des Technologies d’Avenir
Gestion des Défis Opérationnels et Juridiques
Gestion de la Crise Majeure d’Intégration
Le défi le plus pressant actuellement est sans doute le retrait de trois de ses États membres du Sahel – le Burkina Faso, le Mali et le Niger – qui ont formé l’Alliance des États du Sahel (AES). Qualifié de « crise la plus grave de l’intégration régionale en Afrique de l’Ouest depuis la création de la CEDEAO en 1975 » par le président du Parlement gambien, ce départ a des conséquences « politiques, socio-économiques et humanitaires »
importantes, réduisant notamment la population de la CEDEAO d’environ 76 millions de personnes. Réuni à Banjul fin avril-début mai 20251, le Parlement de la CEDEAO a lancé un « appel passionné » à ces pays pour qu’ils « réintègrent le bloc régional » Une initiative de médiation est en cours, avec la création d’un comité ad hoc pour dialoguer avec les parties prenantes de l’AES et favoriser leur retour. Les raisons invoquées pour ce retrait incluent des désaccords, une prétendue déviation des principes fondateurs de la CEDEAO et une perception d’excès de pouvoir dans l’imposition de sanctions après les coups d’État militaires.
Parallèlement à cette crise politique, la CEDEAO continue de s’attaquer aux obstacles structurels à l’intégration. La réduction des coûts des billets d’avion en Afrique de l’Ouest a fait l’objet d’une réunion parlementaire cruciale à Lomé début mai 2025. Les coûts prohibitifs sont identifiés comme un « frein majeur
à l’intégration régionale », impactant la mobilité des citoyens et la circulation des biens. La fiscalité excessive, les taxes aéroportuaires élevées, la fragmentation du marché et le coût du carburant sont pointés du doigt.
A souligné la présidente du parlement communautaire. Des solutions, telles que l’allègement des taxes et la promotion d’une harmonisation tarifaire, sont envisagées. Cette démarche s’inscrit dans le prolongement d’un Acte additionnel de 2024 visant à réduire certaines charges aéroportuaires.
Le renforcement de l’intégration passe aussi par la coopération économique avec des partenaires stratégiques. Une session technique avec la Banque Africaine de Développement (BAD) s’est tenue en avril 2025 à Abidjan. La BAD reconnaît l’Afrique de l’Ouest comme « le moteur économique du continent, représentant 27 % du PIB total de l’Afrique ». Malgré des succès notés en matière de projets d’infrastructures régionales (comme ‘interconnexion électrique Mali-Mauritanie ou le corridor Abidjan-Lagos), un paradoxe subsiste : le faible commerce intra-régional (seulement 9 % des importations et 10 % des exportations). Les discussions ont souligné la nécessité de « supprimer les barrières non tarifaires pour mieux intégrer la région » et ont encouragé la BAD à intensifier son action sur le « lien entre la paix, la sécurité et le développement », reconnaissant que les défis ne peuvent être relevés qu’avec une « coopération solide ».
L’investissement dans le capital humain, en particulier la jeunesse, est une priorité affichée. Dans le cadre de son programme de Développement du Capital Humain, la CEDEAO met en œuvre une stratégie de « réseautage des jeunes de la CEDEAO avec les entrepreneurs africains » pour lutter contre le chômage et le sous-emploi. La création d’un réseau de mentorat et d’apprentissage est une étape clé de cette initiative. La Vice-présidente de la Commission de la CEDEAO a souligné la nécessité de « concevoir des stratégies globales pour créer des voies permettant à nos jeunes d’entrer sur le marché du travail ». Cette volonté a été fortement mise en lumière lors du Forum Africain pour la Recherche et l’Innovation (FARI 2025), tenu à Cotonou, Bénin, du 5 au 9 mai 2025.
le FARI a réuni plus de 75 startups de la région pour exposer et se connecter aux investisseurs2, affirmant que la science et l’innovation sont un « moteur de transformation structurelle des économies » et un « fondement de la compétitivité, source potentielle de création d’emploi et de lutte contre la pauvreté ». Cet événement est vu comme un moyen de donner des perspectives positives aux jeunes face à la migration irrégulière et au
terrorisme.
Dans un registre différent mais stratégique, la CEDEAO renforce sa coopération avec le World Institute for Nuclear Security (WINS). Une visite récente a permis de discuter du renforcement des capacités régionales, de la formation et des cadres de gouvernance pour l’utilisation sûre et responsable des technologies
stratégiques, incluant les applications bénéfiques de la science nucléaire dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’énergie. Le Président de la Commission de la CEDEAO a insisté sur la nécessité pour la région de disposer des moyens nécessaires pour « encadrer, en toute sécurité et transparence,
les technologies qui façonneront notre avenir — avec pour boussole le bien-être des citoyens » en ligne avec la Vision 2050 de l’organisation.
Enfin, l’organisation doit également gérer des contestations internes, comme le procès intenté par une plateforme politique ivoirienne devant la Cour de Justice de la CEDEAO1…. Le « parrainage citoyen » en Côte d’Ivoire est contestécomme violant le secret du vote et le droit à la libre participation à l’élection présidentielle2. Ce procès doit débuter le 14 mai 2025 au Nigeria.
Dans le secteur agricole, malgré des taux d’exécution respectables en 2024 (72% d’activités réalisées et 75% d’exécution financière, soit environ 74%globalement), l’Agence Régionale pour l’Agriculture et l’Alimentation (ARAA) a été confrontée à des difficultés significatives. Selon la Commissaire Massandjé Touré-Litsé, les principales contraintes ont été la crise sécuritaire dans les pays du Sahel, qui affecte directement les zones d’intervention des projets, et le retrait des trois États membres de la CEDEAO. Bien que des alternatives soient
recherchées, la situation des projets impliquant leur participation nécessite une solution définitive, à laquelle les autorités régionales s’attellent résolument.
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