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BRIEFING NEWS : Transport Aérien, Désinformation, Financement et Défis Régionaux dans la CEDEAO.

BRIEFING NEWS : Transport Aérien, Désinformation, Financement et Défis Régionaux dans la CEDEAO.

Activités soutenues sur plusieurs fronts.

La Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a récemment multiplié les initiatives touchant divers secteurs clés, soulignant ses efforts pour dynamiser l’intégration régionale, relever les défis économiques et renforcer la gouvernance. Des réformes majeures dans le transport aérien aux actions de soutien aux médias, en passant par la mobilisation de financements et la gestion des vulnérabilités, l’organisation démontre une activité soutenue sur plusieurs fronts.

 

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Dans une réforme qualifiée d’historique, la CEDEAO s’apprête à réduire de 25% les taxes de service passager et les redevances aéroportuaires de sécurité sur les vols intra-régionaux. Cette mesure ambitieuse, annoncée pour une mise en application à partir du 1er janvier 2026, vise à alléger le fardeau fiscal qui pèse lourdement sur le transport aérien dans la région.

Les sources indiquent que 66 taxes différentes affectent actuellement les passagers et 112 prélèvements distincts concernent les compagnies aériennes en Afrique de l’Ouest, contribuant à des coûts parmi les plus élevés au monde.

L’objectif principal de cette réforme est de rendre le ciel ouest-africain plus accessible, de fluidifier les échanges humains et commerciaux et de renforcer le tissu économique régional. Selon Chris Appiah, directeur des transports à la Commission de la CEDEAO, les passagers de la CEDEAO paient jusqu’à 103 % de plus en redevances passagers et 53 % de plus en frais de sécurité que la moyenne africaine. En plus de la réduction des taxes, la politique prévoit la suppression des taxes non conformes aux standards de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI).

Les simulations prévoient qu’une mise en œuvre complète de cette politique pourrait générer une augmentation de 40% du trafic aérien régional en l’espace de douze mois, potentiellement accompagnée de plus de 500 millions de dollars de revenus supplémentaires. La CEDEAO insiste sur le fait que réduire les charges vise à stimuler la demande et à faire décoller l’économie de l’air, pas à réduire les recettes. Le processus pour parvenir à cette stratégie harmonisée a nécessité près d’une décennie de négociations techniques et diplomatiques, avec l’appui d’organismes internationaux. Le projet doit encore recevoir l’aval formel de l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement.

 

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Consciente du rôle crucial des médias, la CEDEAO a également agi sur ce front. La Commission, via sa Direction de la Communication, a organisé un atelier de deux jours à Abidjan (13-14 mai 2025) pour renforcer les capacités des journalistes et professionnels des médias ivoiriens en matière d’intégrité de l’information et de lutte contre la désinformation et la mésinformation. L’atelier visait à doter les professionnels des outils et connaissances nécessaires pour identifier et contrer la désinformation tout en adhérant aux principes du journalisme éthique et factuel.

L’Ambassadeur Fanta CISSÉ a souligné que les médias sont « l’une des pierres angulaires de toute démocratie prospère » et que leur rôle dans la sauvegarde de la vérité est « vital » à l’ère de l’hyperinformation.

Le Président de l’Union des Journalistes de Côte d’Ivoire a rappelé que l’intégrité de l’information n’est « pas une option ; mais une exigence« , qui commence par des pratiques saines comme la vérification des sources, le respect de la déontologie et la transparence. Cette initiative est soutenue par la République fédérale d’Allemagne.

Parallèlement, dans le cadre des célébrations de son cinquantenaire, la CEDEAO a lancé la première édition de ses Prix d’Excellence des Médias. Le jury chargé des délibérations s’est réuni à Abuja du 9 au 12 avril 2025. Ces prix visent à reconnaître et récompenser l’excellence des journalistes qui ont raconté l’histoire de la CEDEAO depuis 1975, abordant tant ses réussites que ses défis, et contribuant ainsi à forger le parcours collectif vers l’intégration, la paix et la sécurité. Pour la CEDEAO, le journalisme est un « pilier de la vie démocratique« .

 

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Sur le plan financier, la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC) a démontré sa capacité à mobiliser des ressources en levant 306,4 millions de dollars US auprès d’investisseurs internationaux en 2024.

Cette levée de fonds est perçue par la BIDC comme un « puissant vote de confiance » envers l’institution.

La BIDC met en avant l’augmentation de ses résultats d’exploitation et de son portefeuille de prêts comme preuves de sa croissance et de sa capacité à gagner la confiance mondiale. Les partenaires internationaux considèrent la BIDC comme un modèle stratégique et résilient pour canaliser les capitaux vers le développement transformateur dans la région. Malgré le retrait de trois États membres (Burkina Faso, Mali et Niger), la BIDC continue de présenter la CEDEAO comme une opportunité d’investissement à l’échelle mondiale.

 

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Par ailleurs, la question de la valorisation du commerce alimentaire intrarégional est soulevée. Estimé à 10 milliards USD par an, soit six fois les chiffres officiels, ce commerce est crucial. De meilleures données sont jugées essentielles pour informer les politiques régionales, comprendre les interdépendances commerciales, notamment entre l’Alliance des États du Sahel et les pays de la CEDEAO, et évaluer la contribution de ce commerce à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. L’OCDE/CSAO organise un webinaire pour connecter producteurs de données et décideurs politiques sur ce sujet.

Enfin, malgré des signes apparents de résilience, une récente étude universitaire met en garde contre les fortes vulnérabilités financières persistantes dans les économies de la CEDEAO. L’étude souligne une surexposition croissante à la dette publique dans plusieurs pays, avec une tendance inquiétante si le taux de croissance est inférieur au taux d’intérêt de la dette. Les chercheurs appellent à un renforcement de la gouvernance économique, de la qualité des institutions, et à une réforme du cadre macroprudentiel incluant une meilleure coordination des politiques et un système d’alerte précoce. L’étude note cependant que ses données s’arrêtent à 2017 et ne prennent pas en compte les impacts récents comme la pandémie de Covid-19.

Ces diverses activités témoignent de la complexité des enjeux auxquels la CEDEAO est confrontée et de la multiplicité des actions entreprises pour favoriser le développement et l’intégration de l’Afrique de l’Ouest.

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